La nouvelle génération de biocarburants
" La deuxième génération de biocarburants mérite qu’on attende son apparition " Les deux premières générations ne peuvent être séparées. Ce n’est pas avant 2015 que la seconde génération de bioéthanol ne sera une réalité pour l’économie et l’industrie de façon significative. Seule l’expérience industrielle issue de la première génération de production (augmentation de l’implantation des réseaux de distribution, mise en place d’un parc d’automobiles fonctionnant à l’E85 et disponibles à l’achat, information sur les atouts de ce carburant) permettra l’avènement de cette seconde génération. |
Le rendement
" Le bioéthanol a un faible
rendement par nature "![]() Réalisée en 2002 à la demande de l’Ademe et du Ministère de l’Industrie, une étude précise que les filières de production d’éthanol à partir du blé et de la betterave affichent un rendement énergétique de 2 (sur la base : énergie restituée / énergie non renouvelable mobilisée). Ce chiffre est à comparer avec le rendement de 0,87 obtenu par la filière essence. Cette même année, les scénarios prospectifs sont confirmés avec l’obtention d’un facteur 3 par les nouvelles unités de production de bioéthanol (sur la base énergie consommée / énergie produite). |
Les constructeurs automobiles
L’ouverture de pompes
" Le bioéthanol verra son
développement empêché par le non respect des objectifs d’ouverture
de pompe E85 "
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Le développement
La déforestation
" La déforestation qui contribue au réchauffement climatique est liée à la production du bioéthanol "
L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié en avril 2007 une étude indiquant que 41,88 millions de km² des terres mondiales sont disponibles pour les cultures agricoles, tandis que seuls 15,06 millions de km² sont réellement en usage, et seulement 0,11 millions de km² sont destinés aux biocarburants, d’après le docteur Joseph Schmidhuber.
Aucun lien n’a été établi entre la
destruction de la forêt amazonienne et l’expansion des
biocarburants. Au centre-sud du Brésil, la forêt amazonienne n’est pas présente et c’est dans cette région que l’on cultive la majorité de la canne à sucre destinée à produire du bioéthanol. 90 millions d’hectares sont en outre disponibles pour l’agriculture du pays sans nécessité d’abîmer la forêt amazonienne. |
La hausse des prix
« Le prix des matières premières va augmenter suite à la concurrence entre surfaces alimentaires et énergétiques »
« L’impact des biocarburants sur les prix agricoles a été surestimé », déclarait récemment monsieur Boonekamp de l’OCDE. La hausse des prix des produits alimentaire n’est pas induite uniquement par la hausse des prix agricoles. Pourquoi ? Parce que dans le prix de l’alimentation, le rôle joué par les produits agricoles est faible, bien plus que celui de l’énergie ou de la main-d’œuvre. Ainsi le blé ne conditionne que 10% du prix d’une baguette de pain. |
L’attitude de l’Union Européenne
« L’Union Européenne a décidé de stopper le développement du bioéthanol » Selon elle, les biocarburants permettront sans doute d’impacter de façon non négligeable les émissions de gaz à effet de serre issus des transports en tant qu’énergies renouvelables et disponibles de suite. Mariann Fischer Boel, commissaire à l’agriculture, a déclaré avec fermeté le 13 mars dernier que l’attitude de l’Union Européenne ne changerait pas. La politique de développement des biocarburants, selon la Commission Européenne, engendre une forte diminution des émissions de gaz à effet de serre comparé aux émissions engendrées par l’usage du pétrole : « La mesure la plus rapide à appliquer est représentée par les biocarburants, afin de ralentir de façon drastique l’augmentation inquiétante des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports. Cela joue un rôle critique où le secteur des transports, du fait de ses émissions, annule la réduction d’émission de gaz à effet de serre obtenue au prix fort dans d’autres secteurs ». |
Les risques de pénurie
« Les risques de pénurie alimentaire dans le monde sont augmentés par la production de bioéthanol »
De multiples facteurs expliquent cette situation : sécheresses ayant engendré de mauvaises récoltes, évolution du climat faisant apparaître maladies et insectes, augmentation forte de la demande en produits alimentaires (céréales notamment) issue de pays comme l’Inde et la Chine… En se référant à la pénurie actuelle qui affecte les matières premières, monsieur Boonekamp de l’OCDE déclarait il y a peu : « Biocarburants ou pas, cette pénurie affecterait le monde ». Au sein de l’Union Européenne, la production du bioéthanol destiné à l’Europe ne nécessitera que 15% des surfaces en 2010. Les drêches et pulpes, coproduits de la production de bioéthanol, sont utiles à l’alimentation animale, permettant ainsi de limiter les importations de soja (350kg de drêches sont issues de la production d’une tonne de bioéthanol). |
Un type d’agriculture polluant
« Une agriculture particulièrement polluante est nécessaire à la production du bioéthanol » Ces pratiques en amélioration constante a permis la réduction de 33% en 6 ans (1999-2006) de la quantité d’engrais utilisé à l’hectare. La diminution des doses de produits phytosanitaires a été de 24% (2001-2005). D’après Sitepa, de 1990 à 2005 l’émission de gaz à effet de serre a diminué de 11% dans le secteur de l’agriculture tandis que celle des transports croissait de 22% durant la même période. Le respect des bonnes pratiques environnementales revêt une importance majeure dans les techniques de culture de 1992. Les subventions agricoles européennes ne sont accordées depuis 2003 qu’au regard du respect de ces pratiques. Quelle que soit leur destination (humaine, animale ou bioéthanol) les méthodes culturales des céréales et/ou des betteraves sont similaires. |
Cultures alimentaires
« La production de bioéthanol implique la culture de terres habituellement réservées pour les cultures alimentaires » D’ici 2010, progressivement, la filière bioéthanol va se développer en France. Ce pays consacrera seulement 3% (c’est-à-dire moins de 270 000 hectares) du total des surfaces dédiées aux céréales et aux betteraves au bioéthanol (chiffres ONIGC). Des surfaces supplémentaires seront disponibles via la remise en culture de jachères équivalentes à 1,3 millions d’hectares en France, et elles seront consacrées à la production de bioéthanol. La Commission Européenne a publié en juillet 2007 une étude qui stipule qu’en 2020, la surface consacrée aux cultures énergétiques atteindra 17,5 millions d’hectares (15% des terres cultivables de l’Union Européenne). |
L’incorporation
" L’objectif d’incorporation de 5,75% initialement fixé pour 2008 ne sera pas atteint par les pétroliers "
Une dérogation peut être obtenue en France pour incorporer du bioéthanol au-delà de la limite fixée dans l’Union Européenne (5%). |
La pollution
" Les carburants fossiles sont moins polluants que le bioéthanol "
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